Une coordination régionale
Sujet qui passionne autant qu’il inquiète, notamment face à la fragilité d’un certain nombre d’événements, ce projet a rejoint une série de réflexion et d’initiatives déjà existantes. Fin 2017, la conseillère municipale déléguée au patrimoine et aux métiers d’art à la ville de Quimper, Gwénaëlle Gouzien, souhaitait lancer une réflexion sur ce qu’il conviendrait d’initier pour valoriser les pardons encore très suivis sur la communauté d’agglomération. De son côté, le diocèse de Quimper et Léon avait lancé le recensement des pardons organisés dans le Finistère. Et l’Académie de musique et d’arts sacrés de Sainte-Anne-d’Auray, sous la houlette de son directeur Bruno Belliot, envisageait, quant à elle, l’organisation d’un colloque sur le thème des pardons bretons. Le sujet est d’actualité et suscite l’intérêt de divers acteurs, le projet d’une inscription à l’Inventaire nationale ne pouvait donc être mené que de façon concertée avec les personnes qui font vivre les pardons au quotidien. Coordonnée par BCD, une série de réunions régionales a ainsi eu lieu en 2018 et 2019 réunissant bénévoles des comités de chapelles, élus, universitaires, hommes d’Église, professionnels du patrimoine… L’occasion est ici donnée de remercier toutes celles et tous ceux qui ont participé à ces réunions ainsi que les six auteurs de la fiche d’inventaire.
Le travail se poursuit…
L’inscription des pardons à l’Inventaire national du PCI constitue la première étape d’une démarche qui entend recenser l’ensemble des pardons qui s’organisent chaque année en Bretagne. D’aucuns s’interrogent sur l’avenir des pardons sans avoir de données à l’appui, beaucoup sont celles et ceux à avoir un avis sur le sujet, sur la manière dont les pardons sont organisés, sur les menaces qui pèsent sur eux… mais qu’en est-il vraiment ? Quelle est la place actuelle des pardons dans une société où la pratique religieuse tant à diminuer ? Qui sont les bénévoles qui, chaque année, consacrent de leur temps à nettoyer, préparer et fleurir les chapelles pour que le pardon puisse être organisé ? Quelles sont les festivités proposées à la sortie de la messe, quand il y en a encore ? Si les pardons ont connu un regain d’intérêt dans la seconde moitié du XXe siècle, comme occasion pour les comités de récolter des fonds pour rénover les chapelles, quels peuvent être les projets collectifs aujourd’hui qui sauront emporter l’engouement de bénévoles toujours moins nombreux à une époque où le rapport au territoire et à la mobilité ne cesse d’évoluer ?
Autant de questions auxquelles l’inventaire exhaustif lancé au niveau de l’ensemble des communes de la Bretagne historique ambitionne d’apporter des éléments de réponses. À l’heure actuelle, ce recensement a déjà permis d’enregistrer un peu plus de 1 900 pardons encore en activité, témoignant du dynamisme de cette pratique bretonne. Toutes ces données seront bientôt disponibles en ligne…