Les savoir-faire et la culture du craquelin de Haute-Bretagne viennent d’être inclus à l’Inventaire national du PCI par la Direction des patrimoines du ministère de la Culture. Cette reconnaissance offre l’occasion de remercier toutes les personnes qui ont soutenu cette démarche et de présenter les prochaines étapes du projet.

En 2022, les fabricants bretons de craquelins souhaitent faire reconnaître leurs savoir-faire à l’inventaire national du PCI. Quasiment tous implantés sur le territoire du futur parc naturel régional Vallée de la Rance – Côte d’Émeraude, ils se rapprochent alors des associations COEUR Émeraude et Bretagne Culture Diversité afin de les accompagner dans le portage du projet.

Pourquoi inclure les savoir-faire et la culture du craquelin de Haute-Bretagne à l’inventaire national du PCI ?
L’objectif était de reconnaître le travail de celles et ceux qui les fabriquent au quotidien et également de reconnaître les personnes attachées à cet échaudé breton qui s’inscrit dans leur histoire personnelle, familiale comme en témoignent les 1 087 personnes ayant répondu au questionnaire diffusé en 2023 dans le cadre de l’enquête ethnographique réalisée par BCD. Plus qu’un biscuit, le craquelin est un patrimoine du quotidien qui se transmet de génération en génération, majoritairement dans un contexte familial, mais également entre amis, collègues ou voisins.

Et après, qu’est-ce qui se passe ?
Si l’inclusion à l’inventaire national représente une première étape, l’enjeu est maintenant de mettre en œuvre le plan de sauvegarde qui a été élaboré dans le cadre de la fiche d’inventaire.

  • Poursuite des travaux de recherche, d’étude et de documentation : il convient d’encourager études et recherches universitaires sur l’histoire du craquelin, des craqueliniers et de leur savoir-faire. Des échanges pourront être engagés avec l’université de Rennes 2, avec laquelle COEUR Émeraude à l’habitude de travailler. En parallèle, afin de constituer un fonds documentaire, un appel à documents est envisagé, notamment auprès de détenteurs d’archives privées. Ce fonds pourra être numérisé et rendu accessible en ligne.
  • Structuration de la communauté des fabricants : cette démarche a été initiée par les craqueliniers encore en activité. Une réflexion est en cours pour structurer ces échanges, afin de maintenir les liens établis et poursuivre le travail engagé. Une association ou une confrérie pourrait être constituée à cet effet, ouverte aux amateurs, amatrices et passionné·es du craquelin et de son histoire.
  • Sensibilisation et valorisation : en lien avec le parc naturel régional Vallée de la Rance – Côte d’Émeraude, il est envisagé de créer un espace muséographique consacré au craquelin, à son histoire, à ses savoir-faire et aux outils utilisés. Une réflexion est également amorcée pour travailler avec les lycées hôteliers de la région. Des actions de valorisation et de sensibilisation seront également proposées dans le cadre d’évènements à destination du grand public, comme les Journées européennes du patrimoine ou la Semaine du Goût.
  • Enjeux de durabilité : les actions des craqueliniers en matière de traitement de leurs déchets (pâte résiduelle, eaux des chaudières, etc.) pourraient être mises en avant et renforcées. Le parc naturel régional pourrait également accompagner les craqueliniers dans une transition vers des sachets recyclables ou pour la création d’un sac à craquelin réutilisable (avec des matériaux locaux comme le lin et le chanvre, des encres végétales, etc.). À plus long terme, un travail pourrait être engagé entre les craqueliniers et le parc naturel régional quant à l’origine des blés utilisés, et dont la culture pourrait être relocalisée sur le territoire du parc.

Autant d’idées qu’il sera intéressant de développer pour assurer la vitalité, la transmission et la valorisation de ces savoir-faire ancrés sur le territoire breton et dont la reconnaissance nationale sera célébrée en octobre lors de la fête annuelle du parc naturel régional Vallée de la Rance – Côte d’Émeraude.