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Chant

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Contes et légendes

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Festival

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Gallo

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Veillée

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« La culture du pays gallo est un écosystème où les pierres, les paysages, les femmes et les hommes porteurs de ce patrimoine oral sont interdépendants. »

Cédric Malaunais

animateur patrimoine culturel immatériel

MISSIONS

Cédric Malaunais est animateur au sein de la Granjagoul. Musicien, il constate combien le patrimoine oral est un outil privilégié pour entrer en communication avec un public fragilisé. « J’interviens auprès de personnes atteintes d’un handicap mental, en établissement et service d’aide par le travail. C’est devenu un rendez-vous incontournable pour des personnes qu’on me disait incapables de chanter, car analphabètes ». Même constat en maison de retraite ou en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes : « Lorsque j’interprète un répertoire traditionnel, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer réagissent. Elles ont la mémoire du passé ! » L’animateur fait alors revivre « l’ancien temps », les chansons d’une jeunesse rurale ou ouvrière. « Les réactions sont positives pour celles qui parfois ne manifestent plus d’intérêt pour aucune activité. L’oralité est un moyen d’aller chercher des souvenirs chez celles qui en sont privées ». Et d’ajouter : « C’est un vecteur de lien social très intéressant. Un coup de bouèze et on discute… ».

Que ce soit avec ces rencontres ou avec les temps forts mensuels, le cœur de métier de la Granjagoul est l’animation, commente Aline Bodin, coordinatrice. Une programmation pluridisciplinaire qui permet à un large public de découvrir des contes, des musiques et des chants, des savoir-faire… Et la coordinatrice de souligner : « Ce ne sont pas les pratiques en elles-mêmes qui importent, mais bien de rencontrer des artistes, des acteurs de la transmission ou de la réactualisation d’une culture populaire, des porteurs du patrimoine culturel immatériel que nous souhaitons valoriser, transmettre et sauvegarder ».

L’association mène des enquêtes et des collectages qu’elle restitue au travers d’animations, de stages, de concerts… voire de publications en partenariat par exemple avec Dastum et les Presses universitaires de Rennes. Citons une enquête menée sur les jeux de palet ou encore sur la tuerie du cochon en lien avec l’Écomusée de La Bintinais à Rennes.
Chaque année, la Granjagoul réalise une exposition thématique sur un instrument populaire. Citons la clarinette, la veuze, l’accordéon et la vielle à roue. « Ces expositions itinérantes abordent l’histoire et l’évolution de l’instrument, ses usages traditionnels et sa place dans la société d’aujourd’hui. Pour compléter cette approche, nous mettons à disposition des pièces anciennes ainsi que des vidéos et des images d’archives ».

Par les actions menées, la Granjagoul participe au développement de son territoire, intervenant sur la Mayenne, les pays de Fougères, Vitré et Rennes. Cette maison du patrimoine oral en Haute-Bretagne est située à Parcé, une commune rurale de moins de sept cents habitants. Une telle situation géographique nécessite de mener un large travail partenarial avec les médiathèques, les centres culturels, les structures pédagogiques ou associatives et d’animer un vaste réseau d’acteurs, de professionnels et de porteurs de tradition, afin d’essaimer sur l’ensemble du territoire des Marches de Bretagne. La Granjagoul s’inscrit ainsi dans une dynamique locale, départementale et régionale.

Ce positionnement géographique s’il est un véritable défi à relever, ne doit rien au hasard. Depuis plus de trente ans, se déroule à Parcé le Prix Roger Ferron organisé par l’AFAP. Un concours annuel visant à perpétuer la tradition de l’accordéon diatonique en Haute-Bretagne, dans le sillon de Victor Froger et Francis Ferron, musiciens du pays de Fougères.
Dans le sillage de ce rassemblement populaire, Pierrick Cordonnier, fer de lance de l’association pour la promotion et la valorisation d’un centre de patrimoine oral, rencontre le maire de l’époque, au début des années 2000 : « Lézin Galais portait un regard sensible sur le patrimoine local et souhaitait le valoriser. Pierrick Cordonnier lui a fait part de son souhait de créer un centre de promotion et de valorisation du patrimoine oral », explique la coordinatrice.
Après une première étude confiée à l’ethnologue Robert Bouthillier sur l’orientation du projet faisant la part belle à l’oralité, suivie d’une étude technique, le projet se concrétise avec l’engagement financier de Fougères communauté. La communauté de communes acquiert et remet en état une veille grange, au centre du bourg d’où le nom de « grange à parole ».
« La Granjagoul est devenu un projet associatif, celui de la Maison du patrimoine oral de Haute-Bretagne. Nous œuvrons à sa reconnaissance avec le souci de nous ouvrir à ce qui se pratique ailleurs. Cela permet de conforter ce que nous proposons ici, à savoir la valorisation de l’oralité avec les mots clefs qui sont : conte, musique, traditionnel », souligne Aline Bodin.

Christine Barbedet – avril 2016