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Ethnoécologie

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Rituels liés aux saisons

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Savoir relatif à la flore

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Savoir relatif aux médecines traditionnelles

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Savoir relatif à la flore

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Savoir relatif aux médecines traditionnelles

« En faisant parler de la plante, nous touchons la fibre même de la relation de l’homme à la nature. »

Viviane Carlier

animatrice bénévole et membre fondatrice de l’association Flora Armorica« Quand j'étais jeune, du côté de Morlaix, on frottait avec du plantain quand on se faisait piquer par des orties », expliquait Sylviane lors d’une rencontre organisée par l’association Flora Armorica. Alain ajoutait : « Quand j'étais petit, vers huit ou dix ans, je prenais une tige de plantain avec son inflorescence. Je faisais coulisser la tige dans une boucle et je bombardais les copains ». Le plantain lancéolé est une plante commune en Bretagne, celle que les anciens nommaient « l’herbe aux cinq coutures » ou korn pemprin, en breton, commente Viviane Carlier animatrice, spécialiste des plantes sauvages et de leur usage. Installée depuis une vingtaine d’années dans la région, après avoir vécu dans les Hautes-Alpes où elle se familiarisait avec l’usage des plantes, diplômée de l’École des Plantes Clotilde Boisvert, celle-ci est à l’origine de la création de Flora Armorica. « Notre association a pour objet de recenser, valoriser et transmettre des savoirs, usages et traditions liés aux plantes en Bretagne », explique-t-elle.

MISSIONS

« Quand j’étais jeune, du côté de Morlaix, on frottait avec du plantain quand on se faisait piquer par des orties », expliquait Sylviane lors d’une rencontre organisée par l’association Flora Armorica. Alain ajoutait : « Quand j’étais petit, vers huit ou dix ans, je prenais une tige de plantain avec son inflorescence. Je faisais coulisser la tige dans une boucle et je bombardais les copains ». Le plantain lancéolé est une plante commune en Bretagne, celle que les anciens nommaient « l’herbe aux cinq coutures » ou korn pemprin, en breton, commente Viviane Carlier animatrice, spécialiste des plantes sauvages et de leur usage. Installée depuis une vingtaine d’années dans la région, après avoir vécu dans les Hautes-Alpes où elle se familiarisait avec l’usage des plantes, diplômée de l’École des Plantes Clotilde Boisvert, celle-ci est à l’origine de la création de Flora Armorica. « Notre association a pour objet de recenser, valoriser et transmettre des savoirs, usages et traditions liés aux plantes en Bretagne », explique-t-elle.

« En Bretagne, de manière traditionnelle, il est peu fait usage des plantes en tisane, sauf peut-être sur la côte bretonne. Je pense qu’il y a eu une rupture dans cette pratique. Il y a par contre beaucoup d’usages externes ». Autant de constats que Viviane Carlier dresse à partir des informations recueillies auprès de témoins. « La plupart des collectages que nous réalisons, sont ceux de « soignants ». Ils transmettent ce qu’ils ont appris, un savoir qui est, comme partout en France, bien souvent tiré du livre Le médecin des pauvres, publié en 1884 », note l’herboriste. Et d’ajouter : « Nous avons trouvé des savoirs intéressants sur les usages magiques. Par exemple, pour prévenir les dartres sur les animaux, on mettait du gui et du houx dans les étables. Il y a aussi les Tantadoù de mariage ou feux de joie. Un rituel ! ».

Armor ou Argoat, intérieur des terres ou bord de mer, les paysages bretons se dessinent entre affleurements rocheux, talus, haies, prairies, marais, vasières, dunes, tourbières, landes, bois et forêts, eaux courantes, dormantes ou stagnantes… la Bretagne compte une quinzaine de biotopes, des milieux qui offrent une grande variée de plantes. « Ce qui nous intéresse à Flora Armorica, c’est la relation que l’homme entretient avec la plante, qu’elle soit sauvage ou cultivée. Notre intérêt porte sur les savoirs passés comme sur les savoirs actuels, ces nouvelles pratiques culturales telle la permaculture », explique Viviane Carlier.

« Ce qui accroche nos potentiels informateurs, ce sont les enquêtes que nous menons sur les marchés. Nous arrivons avec nos paniers de fleurs, nos plantes et les gens viennent nous parler spontanément », constate Viviane Carlier qui précise : « Pour mener à bien cette démarche de collectage et de transmission, l’association intervient sur des aires géographiques ciblées qui regroupent un nombre suffisant de participant.e.s afin de constituer un pôle. « Chacun est autonome. Ce sont les bénévoles qui organisent leurs propres réunions ». C’est l’occasion d’échanger sur les enquêtes en cours, de se former aux techniques d’enquête et de saisie informatique et de se retrouver pour s’étonner de nouvelles découvertes. « Pour être constitué en pôle, il faut un référent en herboristerie et un référent en informatique, en capacité d’inscrire les informations collectées sur notre base de données informatique. Un système mis au point grâce au travail bénévole de Nolwenn Coïc et d’Alain Gilfort », précise Viviane Carlier.

L’association se veut très vigilante sur l’identification des espèces et souhaite s’inscrire dans une démarche scientifique. La validation botanique, des usages et de l’orthographe, est assurée par Viviane Carlier et un groupe de validation constitué de botanistes, tel Daniel Chicouène.
De plus, chaque adhérent.e de Flora Armorica est signataire d’une charte éthique et s’engage par exemple à « reconnaître l’inaliénabilité du vivant et des savoirs naturalistes populaires, ainsi que la propriété universelle des résultats scientifiques des recherches engagées ». Chacun.e promet de ne pas tirer un profit financier des connaissances acquises au sein de l’association. Dans le respect de la Convention internationale de Berne de 1979, chaque adhérent.e de Flora Armorica s’inscrit dans une démarche respectueuse de l’environnement, à savoir : « agir dans le respect de la flore et des écosystèmes en pratiquant des cueillettes raisonnables et en ne cueillant jamais des espèces végétales rares et menacées ».

Christine Barbedet – avril 2016